Devant l'eau profonde, tu choisis ta vision ; tu peux voir à ton gré le fond immobile ou le courant, la rive ou l'infini ; tu as le droit ambigu de voir et de ne pas voir [...] Une flaque contient un univers. Un instant de rêve contient une âme entière.
Gaston Bachelard, L’Eau et les rêves
La Sieste est un moment d'écoute partagée. C'est une sieste sonore en environnement ouvert, pour un public confortablement installé. Dans un espace paysager remarquable ou ordinaire, urbain ou rural, quel qu’il soit. Un dispositif de diffusion constitué de quatre enceintes est disposé à bonne distance de l’auditoire. Le public installé sur des tapis, dans l’herbe, ou dans des transats, est invité à s’abandonner à l’écoute pendant 30 à 45 minutes. Le musicien est placé au milieu du public avec un dispositif électronique minimal. Il déploie une improvisation électroacoustique, finement tissée avec les sons du réel, avec pour seul matériaux de départ, une prise de son effectuée quelques heures auparavant. L'improvisation s'appuie sur des jeux de distances, de volumes, et de perturbation entre les sons de l'instant et les sons ajoutés par le musicien. Ce paysage sonore et musical guide l’auditoire vers l’attention fine, le détail et la rêverie. C'est comme une couche de musique imaginaire, comme un léger ajout à la musique du monde, La Sieste est une invitation à l’abandon, à la rêverie et au voyage intérieur.
Conception et interprétation : Alban de Tournadre
"Complète illusion où le réel et l'imaginaire se mêlent. L'avion, l'aboiement est accueilli comme un enchantement jusqu'au bout de sa dernière note. Perte ou fusion de repères. L'oiseau est-il vraiment là ? Magie subtile du son où la mémoire enfantine se raccroche aux mélodies stables des machines. Un tracteur passe. Les fils bleus et rouges s'entremêlent pour nous perdre dans le rêve d'un été."
Mots d'une spectatrice